En 2026, les Français devront faire face à de nouvelles hausses sur leurs contrats d'assurance. Si l'inflation générale ralentit, ce n'est pas le cas des primes d'assurance auto, habitation et santé, qui continueront d'augmenter, selon les prévisions d'Assurland.com. Cette nouvelle envolée, bien que plus modérée qu'en 2025, s'explique par des facteurs structurels : dérives climatiques, hausse du coût des réparations, vieillissement de la population ou encore tensions juridiques.
Assurance auto : une sinistralité et des réparations qui pèsent
Les primes d'assurance auto devraient augmenter de 4 à 5 % en 2026, après une hausse de 6,8 % en 2025. Cette progression reste soutenue, bien qu'un peu moins brutale que les années précédentes. Les raisons sont multiples :
le coût des pièces détachées est en hausse constante, avec une augmentation moyenne de plus de 6 % par an ;
- la main-d'œuvre est plus chère : les garages appliquent des hausses tarifaires moyennes de 3,5 % ;
- une multiplication des sinistres liés aux intempéries, comme la grêle ou les inondations, avec des dommages qui peuvent atteindre plusieurs centaines de millions d'euros ;
- une dégradation de la sécurité routière, avec plus de blessés graves et une légère hausse des accidents mortels au cours de l'année 2025.
La situation est particulièrement préoccupante dans certaines régions. En Provence-Alpes-Côte d'Azur, la prime moyenne atteint 905 euros, contre 557 euros en Bretagne. Cette disparité s'explique par une "démultiplication" des risques climatiques dans certaines zones.
Enfin, les vols de véhicules restent stables (environ 140 000 par an), mais le coût moyen par sinistre augmente avec la valeur des voitures assurées, ce qui pèse directement sur les tarifs.
Assurance habitation : le climat, principal moteur de la hausse
Les contrats d'assurance habitation verront leur prime grimper de 6 à 7 % en 2026, après une envolée de +12,8 % en 2025. Même si le rythme ralentit, la pression reste forte sur les assurés.
Plusieurs éléments expliquent cette tendance :
- le changement climatique entraîne une répétition des catastrophes naturelles : sécheresses, grêle, inondations... L'été 2025 a été le troisième plus chaud jamais enregistré en France ;
- la valeur des biens assurés augmente, avec une inflation qui touche aussi le mobilier et les équipements électroménagers ou électroniques ;
les coûts des sinistres liés aux sécheresses devraient être multipliés par trois d'ici 2050, atteignant 43 milliards d'euros cumulés sur la période 2020-2050, selon les projections de la CCR (Caisse Centrale de Réassurance).
Les cambriolages, eux, restent stables en 2024, mais cela n'empêche pas les assureurs d'ajuster leurs tarifs en fonction de l'évolution globale des risques climatiques et matériels.
Assurance santé : les effets mécaniques du vieillissement
En 2026, les complémentaires santé devraient enregistrer une hausse de 3 à 4 %, contre +5 % en 2025. Si la progression ralentit légèrement, elle reste difficile à encaisser pour de nombreux ménages, déjà fragilisés par deux années consécutives de fortes augmentations.
Le vieillissement de la population reste l'un des principaux moteurs de cette inflation sectorielle : la part des Français âgés de 75 ans et plus ne cesse d'augmenter, et plus d'un sur deux cumule plusieurs pathologies chroniques. Résultat : la consommation de soins explose, et avec elle, les charges supportées par les complémentaires santé.
Dans ce contexte, de plus en plus d'assurés réduisent leur niveau de garantie pour alléger leur cotisation. D'autres, plus exposés financièrement, vont jusqu'à renoncer à leur mutuelle, faute de pouvoir en supporter le coût.
Un possible "fonds émeutes" qui inquiète le secteur
Dernier point de tension pour 2026 : l'éventuelle création d'un fonds dédié aux émeutes urbaines. Le principe ? Financer les dégâts avant que l'État n'active sa garantie illimitée.
En cas de mise en place, les assurés pourraient subir une surprime d'environ 5 % sur leurs contrats d'assurance dommages, selon les estimations.
Objectif : couvrir jusqu'à 775 millions d'euros par an. Bien qu'encore en discussion, cette mesure représente une charge additionnelle qui viendrait s'ajouter aux augmentations déjà prévues, alourdissant significativement la facture pour les ménages si elle voyait le jour en 2026.

La rédaction d'Assurland