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Rencontre avec Shift, le leader français de l'IA en assurance

21 oct. 2022 La Rédaction d'Assurland 500 vues

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Shift Technology est l’une des locomotives de l’écosystème assurtech français. Selon CB Insights, Shift arrive cette année à la 13ᵉ place du top 50 des néaossurances mondiales. La startup, fondée en 2014, est toutefois moins connue des particuliers, car elle adresse ses services aux assureurs.

Pour mieux cerner son périmètre d’action et les innovations que Shift leur propose, nous avons interrogé Jeremy Jawish, son CEO et Cofondateur, et Adrien Terrier, Responsable des partenariats pour la région EMEA, à propos de l’alliance récente nouée avec l’entreprise d’expertise Stelliant.

Pouvez-vous nous présenter les différents produits actuellement proposés par Shift ?

Jeremy Jawish : Nous proposons actuellement six produits différents, mais qui ont un point commun : ce sont des modules qui aident à automatiser la prise de décision des assureurs. Les voici : 

  • Claims Fraud Detection permet de détecter les sinistres suspects en temps réel et de lutter efficacement contre la fraude. La solution fournit des informations claires aux gestionnaires, qui les aident à prendre des décisions rapidement, efficacement et en toute confiance. 
  • Claims Intake Decisions simplifie le processus de gestion des sinistres, de la déclaration au règlement, en s’appuyant sur l’Intelligence Artificielle. 
  • Claims Document Decisions analyse les documents liés aux sinistres pour en extraire les informations pertinentes et faire avancer leur résolution.
  • Underwriting Risk Detection détecte les fausses déclarations au moment de la souscription en vue de limiter les risques de fraude par la suite.
  • Subrogation Decisions identifie avec précision les possibilités de recouvrement à grande échelle, et aide les assureurs à réduire leurs pertes tout en offrant une excellente expérience client aux assurés.
  • Financial Crime Detection met à disposition des assureurs un outil qui les aide à repérer les entités malveillantes et minimiser leurs activités illégales, prouvant ainsi leur conformité.

Bref, un éventail de solutions qui aident les assureurs à prendre des décisions précises, sans plus avoir besoin d’effectuer de nombreuses démarches manuellement. Ce qui leur permet de dégager plus de temps à passer avec leurs clients.

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Parmi cet éventail de produits, lequel est le plus plébiscité ?

J.J : Historiquement, c’est la détection de fraude, mais, depuis deux ans, les autres produits sont également très demandés. Dans les faits, nos clients optent régulièrement pour plusieurs produits d'un coup. Il faut dire qu’une fois que le premier est implémenté, il devient plus facile d’intégrer les autres au système informatique. En ce qui concerne la répartition par produits de nos clients, il s’agit principalement d’assureurs IARD, positionnés en auto, habitation et santé, notamment.  

L’intelligence artificielle (IA) est utilisée dans tous ces produits ?

J.J : L’IA est mobilisée sur tous les produits, et intégrée à la façon dont nous créons nos produits. Notre ambition est tout simplement d’introduire l'IA dans les process des assureurs, et particulièrement dans leurs systèmes de gestion pour automatiser leurs processus décisionnels.  

Et comment fonctionne cette IA ? Elle brasse les historiques des choix passés pour prendre la meilleure décision ?

J.J : C’est un mélange, il y a en effet un brassage des historiques de décisions, mais aussi des retours des utilisateurs, données externes, etc. C’est une composition technologique complexe qui nous permet d’être compétitifs auprès des assureurs, mais, pour nous, le plus important est que ces derniers puissent être au plus près de leurs propres clients, - que le sinistre soit couvert ou pas. C’est notre façon de contribuer aussi à une sorte de retour aux sources du métier d'assureur.

"Notre marché a aussi gagné en maturité, quand on voit le nombre d’acteurs, y compris américains, qui travaillent avec nous et deviennent suiveurs du marché tricolore. J'ai l'impression qu'il y a dix ans, cela était moins le cas, car nous arrivons à être en avance sur plusieurs sujets en France, y compris sur du software, face à des pays très performants en la matière".

 

En tant que locomotive de l’écosystème assurtech tricolore, comment percevez-vous notre marché ?

J.J : Je pense que l’écosystème français a enfin réussi à trouver sa marque de fabrique, avec une population techniquement très solide ne rêvant plus de travailler uniquement pour les entreprises de la Silicon Valley. C’est un énorme atout, car la quantité de personnes qualifiées que nécessite la French tech est énorme. Notre modèle repose aussi sur le fait que les assureurs français ont très vite accepté de travailler avec des startups. On entend souvent dire que l'écosystème va moins vite qu'aux États-Unis, mais en réalité les assureurs ont pris le virage digital beaucoup plus tôt en France, ce qui a généré des partenariats solides. Enfin, on remarque que notre marché a aussi gagné en maturité, quand on voit le nombre d’acteurs, y compris américains, qui travaillent avec nous et deviennent suiveurs du marché tricolore. J'ai l'impression qu'il y a dix ans, cela était moins le cas, car nous arrivons à être en avance sur plusieurs sujets en France, y compris sur du software, face à des pays très performants en la matière, qui achètent désormais français. 

Et en tant qu’élément moteur, vous sentez-vous une responsabilité d’accompagner les acteurs qui se lancent ?

J.J : Tout à fait, nous avons par exemple à notre capital la Banque Publique d’Investissement (BPI), ce qui nous permet d'être à la fois accompagnés et proches de l'écosystème. De plus, dès que nous pouvons aider le marché à innover via des partenariats, nous le faisons, comme avec Stelliant par exemple. Notre vision, c’est que les acteurs d’un même écosystème ne doivent pas aller à tout prix vers une concurrence exacerbée, mais plutôt réfléchir à bâtir un marché commun où chacun devient compétitif en participant à son élévation d’un point de vue technologique. L’objectif partagé est de faire de la France un pays en avance sur ce point clé.

Cet écosystème est-il à même de résister à la baisse des investissements constatée outre-Atlantique ?

J.J : Il est clair qu’une bulle a éclaté, y compris en France, et il va falloir apprendre à faire avec moins d’investissements, ce à quoi tout le monde s’était préparé. C’est la raison pour laquelle de nombreuses entreprises ont levé beaucoup l'année dernière ou en début d'année. Il s’agit en fait d’un retour à la normale, qui va nécessiter de s'adapter et de garder le cap. Aux États-Unis, les écosystèmes sont locaux et font preuve d’une remarquable solidarité. Il est important qu'en France, nous soyons habités du même esprit, et que nous profitions des synergies qui se sont créées durant cette période faste des dernières années.

Vous faites justement partie des assurtech qui ont réalisé d’importantes levées lors des derniers exercices, leurs ambitions ont-elles été revues suite à ce renversement de conjoncture ?

J.J : Non, pour nous cela n’a rien changé, nous continuons de consacrer le maximum de nos fonds à l’investissement technologique et à l’amélioration de nos produits. Il faut dire qu’en tant qu’acteur B2B, nous sommes moins tentés par d’autres dépenses, comme le marketing. Nous continuons également à investir dans notre centre de R&D, qui est le plus important en nombre de data scientists dédiés au secteur, avec pour ambition de devenir le leader mondial, depuis la France, de l'IA en assurance. 

Quelle est l’ambition de ce partenariat avec Stelliant ?

Adrien Terrier : Le partenariat avec Stelliant va porter sur nos solutions d'automatisation de la gestion de sinistres. Nous nous sommes conjointement demandés comment nous pouvions aider les assureurs qui travaillent avec Stelliant à digitaliser leurs processus, comme l’identification de la responsabilité, de la couverture, etc. Ce qui importe le plus à l’assureur, c’est de satisfaire l’assuré suite à un sinistre. Les délais d’intervention puis d’indemnisation sont essentiels pour que l’assuré ait malgré tout une bonne expérience de cette "mauvaise expérience" en soi qu’est le sinistre. Si tout se passe de façon fluide, digitale, avec une proposition rapide, l’assuré sera davantage satisfait du service. 

Comment cela va se concrétiser ?

A.T. : Dans ce cadre, nous avons noué un partenariat à deux niveaux. Sur la partie fraude, l’objectif est de travailler avec des assureurs qui utilisent déjà Stelliant. Nous allons envoyer des alertes directement aux experts, avant leur intervention, pour qu'ils soient orientés vers les points d’attention. Grâce aux algorithmes, nous aiguillons le travail d’expertise : suspicion de tel type de fraude, analyse plus fine par endroits, etc. Au deuxième niveau, nous avons travaillé sur l’automatisation de la gestion de sinistres, en intégrant dans notre solution Shift les créneaux de disponibilité de l’expert.  

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