En 2024, le coût moyen des réparations a continué de grimper, porté par la hausse des prix des pièces détachées, la complexité croissante des véhicules et l'essor des modèles électrifiés. Contrairement aux idées reçues, les voitures hybrides et électriques affichent des coûts de réparation nettement supérieurs aux modèles thermiques.
Une inflation continue des coûts de réparation
Les coûts de réparation automobile ne cessent d'augmenter, et la tendance s'accélère. Selon l'association Sécurité et Réparations Automobiles (SRA), les dépenses liées aux réparations ont bondi de 25,7 % en quatre ans, bien au-delà de l'inflation générale estimée à 14,2 % sur la même période. En 2024, cette hausse s'est poursuivi avec une augmentation de 6,2 % par rapport à 2023.
Trois postes de dépenses expliquent cette envolée :
- les pièces détachées : + 7,3 % en un an, soit 29 % d'augmentation en quatre ans.
- la main-d'œuvre : + 5,1 % en un an, 20,8 % depuis 2020.
- les ingrédients de peinture : + 5 % en un an, 26,8 % en quatre ans.
Les pièces détachées représentent désormais 52,3 % du coût total des réparations, contre 50,9 % en 2020. Une hausse qui s'explique par la complexification croissante des véhicules, intégrant davantage de technologies et réduisant leur réparabilité.
Les véhicules électrifiés parmi les plus coûteux à réparer
Contrairement à l'idée reçue selon laquelle les voitures électriques sont plus simples mécaniquement, elles affichent un coût de réparation plus élevé que la moyenne du parc. Selon SRA, réparer un véhicule hybride coûte 15,7 % de plus qu'un modèle thermique, et 14,3 % pour une voiture électrique.
Plusieurs facteurs expliquent ces surcoûts :
- des véhicules plus lourds, ce qui augmente l'intensité des chocs et la gravité des dommages ;
- des matériaux plus complexes à réparer, comme l'aluminium et les composites ;
- des pièces spécifiques, notamment les batteries et les câbles haute tension, dont le remplacement est souvent exigé après un sinistre ;
- une main-d'œuvre spécialisée, avec des tarifs horaires plus élevés pour les interventions sur les systèmes électriques haute tension.
De plus, les constructeurs imposent des directives strictes sur la réparation des véhicules électrifiés. Après un accident, les experts privilégient souvent le remplacement complet des batteries, qui représentent 40 % à 60 % du prix du véhicule neuf.
L'essor des modèles électrifiés alourdit la facture des sinistres
En 2024, 11,5 % des sinistres concernaient des véhicules électriques, contre 7,8 % en 2023. Une progression qui impacte directement le coût des réparations globales. Les sinistres les plus coûteux concernent :
- les capots et ailes avant, qui subissent des dommages importants même à faible vitesse ;
- les pare-brise, intégrant de plus en plus de capteurs et de caméras pour l'aide à la conduite (ADAS) ;
- les boucliers avant et arrière, systématiquement touchés en cas de choc frontal ou arrière ;
- les blocs optiques avant, fragiles et coûteux à remplacer en raison de leurs composants technologiques.
Le coût moyen d'un choc avant est 1,5 fois supérieur à celui d'un choc arrière, notamment en raison du remplacement fréquent de capots, d'optiques et de pare-chocs.
Une réparabilité en déclin et un réemploi encore marginal
Face à l'inflation des prix des pièces neuves, le réemploi progresse timidement. En 2024, 17,3 % des réparations avec expertise intégraient au moins une pièce d'occasion, contre 9,5 % en 2020. Pourtant, les pièces de réemploi ne représentent que 5,3 % des pièces remplacées, un chiffre encore trop faible pour peser sur les coûts globaux. Plusieurs freins expliquent cette difficulté :
- les contraintes techniques liées aux nouvelles technologies embarquées ;
- les obligations de sécurité, qui poussent les experts à privilégier des pièces neuves pour garantir une réparation conforme aux normes ;
- les délais d'approvisionnement, souvent plus longs pour les pièces de réemploi.
Dans ce contexte, la tendance ne devrait pas s'inverser à court terme. La sophistication croissante des véhicules et la réduction de leur réparabilité poussent mécaniquement les prix à la hausse. Une réalité qui se répercute sur les primes d'assurance auto, elles aussi en augmentation pour les modèles électrifiés.

La rédaction d'Assurland