Depuis le 29 novembre 2024, un décret modifie le Code de la route pour mieux encadrer l'éclairage des vélos et des engins de déplacement personnel motorisés (EDPM). L'objectif est de renforcer la sécurité des cyclistes tout en limitant les risques pour les autres usagers. Entre interdictions et nouvelles autorisations, voici tout ce qu'il faut savoir.
Interdiction des feux clignotants à l'arrière
Les feux de position arrière clignotants, pourtant très répandus, sont désormais strictement interdits. L'article R313-5 du Code de la route précise que tout feu arrière, obligatoire ou additionnel, doit être fixe et clairement visible de l'arrière.
Cette décision suscite des réactions contrastées. La Fédération française des usagères et des usagers de la bicyclette (FUB) regrette cette interdiction, soulignant que : "Les feux clignotants augmentaient leur autonomie et offraient une meilleure visibilité, réduisant les risques de choc arrière."
Cependant, la Sécurité routière explique que les feux clignotants peuvent provoquer des confusions ou éblouir les autres usagers, notamment sur les pistes cyclables bidirectionnelles ou les routes mal éclairées. Cette interdiction vise à prévenir ces situations dangereuses.
En cas de non-respect, les cyclistes s'exposent à une contravention de première classe, avec une amende de 11 euros.
Des équipements supplémentaires désormais autorisés
Le décret n°2024-1074 élargit les options d'éclairage disponibles pour les cyclistes, sans pour autant les rendre obligatoires. Parmi les équipements désormais autorisés :
- feux de position supplémentaires : un feu blanc à l'avant et un feu rouge à l'arrière peuvent être ajoutés pour compléter l'éclairage principal, à condition qu'ils restent fixes ;
- feux stop : ils peuvent désormais être installés à l'arrière, émettant une lumière rouge non éblouissante pour signaler un freinage ;
- clignotants : ces feux indicateurs de direction, orange et clignotants, sont permis sur le vélo ou directement sur le conducteur, comme sur un casque ;
- dispositifs rétro-réfléchissants latéraux : bandes, barrettes ou adhésifs ajoutent de la visibilité, notamment dans les intersections ou par faible luminosité.
Ces équipements peuvent également être portés par le cycliste, par exemple via un casque ou une veste munis de feux intégrés. Cependant, il est interdit de cumuler des équipements similaires sur le vélo et le conducteur pour éviter une surcharge lumineuse.
Un cadre pour plus de sécurité
Le décret réaffirme également que les feux avant doivent être fixes, émettant une lumière blanche ou jaune non éblouissante. Ces règles s'appliquent aussi aux dispositifs lumineux portés par les cyclistes, comme les casques ou sacs équipés de feux intégrés.
Outre l'éclairage, le décret rappelle les obligations en matière de catadioptres :
- un catadioptre blanc à l'avant et rouge à l'arrière.
- des catadioptres orange sur les pédales et les rayons des roues, sauf si les pneus sont munis de dispositifs rétro-réfléchissants.
Ces équipements, obligatoires, visent à améliorer la visibilité des cyclistes, notamment de nuit ou par faible luminosité.
Un équilibre entre sécurité et intégration dans le trafic
Au-delà des obligations, ces nouvelles règles cherchent à mieux intégrer les cyclistes dans le trafic routier. En imposant des feux fixes et non éblouissants, le décret veut normaliser l'éclairage des vélos, pour qu'ils soient perçus comme des véhicules à part entière. "Le cerveau humain associe instinctivement un feu rouge fixe à l'arrière et un feu blanc fixe à l'avant à un véhicule" explique la Sécurité routière. Cette normalisation vise également à éviter la confusion créée par les dispositifs lumineux trop agressifs ou inappropriés.
Les statistiques confirment l'importance de la visibilité pour prévenir les accidents à vélo :
- 60 % des accidents cyclistes sont liés à un problème de visibilité, selon l'Observatoire national interministériel de la sécurité routière (ONISR) ;
- entre 2021 et 2023, 21 % des décès à vélo en agglomération et 17 % hors agglomération sont survenus de nuit ;
- hors agglomération, 88 % des cyclistes tués sans éclairage adéquat ne portaient pas de gilet réfléchissant.

La rédaction d'Assurland