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Le nutri-score est-il un indicateur fiable pour choisir ses aliments ?

19 sept. 2024 Zoé Dupey 11 vues

Une étude récente publiée dans The Lancet s'interroge sur l'efficacité réelle du Nutri-Score, ce système de notation nutritionnelle adopté par plusieurs pays européens pour encourager une alimentation plus saine. Alors que le Nutri-Score est souvent salué pour sa simplicité et son efficacité, une question se pose :  l'étiquetage nutritionnel par Nutri-Score parvient-il véritablement à réduire les risques de maladies cardiovasculaires, ou bien ses effets sont-ils plus modestes qu'on ne le pensait ?

Nutri-score :  un outil de santé public pour mieux manger

Le Nutri-Score est un système d'étiquetage nutritionnel conçu pour simplifier la compréhension des qualités nutritionnelles des produits alimentaires. Imaginé par des experts en santé publique et officiellement lancé en France en 2017, ce dispositif vise à guider les consommateurs dans leurs choix alimentaires en les aidant à identifier rapidement les produits les plus favorables à leur santé.

Présenté sous la forme d'une échelle de cinq lettres allant de A à E, accompagnées d'un code couleur, du vert foncé (A) au rouge (E). Ce score est déterminé par un algorithme qui évalue la composition nutritionnelle des aliments en prenant en compte à la fois les éléments à limiter (comme les calories, les acides gras saturés, les sucres et le sel) et ceux à encourager (comme les fibres, les protéines, ainsi que la proportion de fruits, de légumes, de légumineuses et de noix).

L'objectif du Nutri-Score est de rendre l'information nutritionnelle plus accessible et compréhensible pour le grand public, afin de promouvoir une alimentation plus équilibrée et de réduire les risques de maladies chroniques liées à la nutrition.

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Une réduction des maladies cardiovasculaires

L'objectif principal de l'étude était de déterminer si le fait de consommer principalement des aliments mieux notés par le Nutri-Score, c'est-à-dire classés A ou B, était associé à une réduction significative du risque de maladies cardiovasculaires, notamment des maladies coronariennes et des accidents vasculaires cérébraux (AVC). 

Pour ce faire, les chercheurs ont comparé les données alimentaires et les résultats de santé des participants sur une période prolongée, tout en ajustant les résultats pour différents facteurs de risque connus tels que l'âge, le sexe, le niveau d'activité physique, et le tabagisme. Ces ajustements étaient essentiels pour isoler l'effet spécifique du Nutri-Score sur la santé cardiovasculaire.

Les résultats de l'étude se sont révélés positifs, bien que modérés. Les participants dont l'alimentation était majoritairement composée d'aliments notés A ou B présentaient une réduction de 6,9 % du risque de maladies coronariennes et de 11,3 % du risque d'AVC par rapport à ceux consommant principalement des aliments classés C, D ou E.

Des ajustements nécessaires pour renforcer sa pertinence

L'une des principales critiques adressées au Nutri-Score est son incapacité à prendre en compte le degré de transformation des aliments, un facteur de plus en plus reconnu pour son impact sur la santé. 

Les aliments ultra-transformés, riches en additifs, en conservateurs et souvent appauvris en nutriments essentiels, sont largement associés à un risque accru de maladies chroniques, y compris les maladies cardiovasculaires, d'obésité, et de diabète.

Or, le Nutri-Score, en se basant principalement sur la teneur en nutriments tels que les graisses, les sucres et le sel, peut attribuer une note favorable à certains produits ultra-transformés. 

Un autre ajustement proposé concerne la prise en compte de la qualité des ingrédients dans le calcul du Nutri-Score. Actuellement, le système ne différencie pas la source des nutriments : qu'ils proviennent d'ingrédients naturels ou de substituts industriels, le calcul reste le même.

Pourtant, la qualité des matières premières joue un rôle crucial dans l'impact d'un aliment sur la santé. Par exemple, les graisses saturées provenant d'huiles hydrogénées ne sont pas équivalentes à celles provenant d'aliments naturels comme les noix ou l'avocat, qui contiennent également des nutriments bénéfiques tels que des vitamines et des antioxydants.

L'intégration de critères qualitatifs dans l'évaluation des produits permettrait de mieux distinguer les aliments sains des aliments moins recommandables, pour rester en meilleure santé.