En 2025, de nombreuses communes françaises, en particulier les plus petites, se retrouvent sans assurance ou doivent affronter des cotisations exorbitantes. La hausse des catastrophes naturelles et les tensions économiques aggravent une situation déjà critique. Devant ce constat, les élus locaux réclament la création d'un "droit à l'assurance", une mesure jugée indispensable pour garantir une couverture équitable des collectivités.

Une augmentation alarmante des coûts

Ces dernières années, les collectivités ont vu leurs coûts d'assurance exploser. La multiplication des catastrophes naturelles, comme les inondations ou les tempêtes, ainsi que les émeutes de 2023 par exemple, ont bouleversé le secteur. Résultat : de nombreuses communes sont confrontées à des augmentations de tarifs inédites.

Un rapport de la chambre régionale des comptes Bourgogne-Franche-Comté, publié en décembre 2024, révèle que 1 500 communes françaises se trouvent désormais sans couverture ou doivent faire face à des primes multipliées par trois, voire cinq. Cette situation laisse les collectivités dans des positions précaires.

"Les élus se heurtent à des prestataires d'assurance qui ne répondent pas aux appels d'offres ou proposent des tarifs exorbitants, rendant la protection contre les risques de dommages insoutenable", déplore l'Association des maires de France (AMF).

Des élus contraints à des choix budgétaires difficiles

Face à ces défis, les collectivités n'ont souvent d'autre choix que de réaffecter leurs budgets. Alain Chrétien, maire de Vesoul et vice-président de l'AMF, dénonce des pratiques "très brutales" de la part des assureurs : "Les cotisations passent de 100 000 à 300 000 euros, de 100 000 à 500 000 euros", explique-t-il.

Ces dépenses supplémentaires affectent directement les services publics. "Les centaines de milliers d'euros investis dans les assurances sont autant d'argent en moins pour l'embauche d'agents, l'entretien des infrastructures ou la maintenance des équipements publics", poursuit l'élu.

Certains maires doivent même renoncer à certaines missions essentielles, comme la collecte des déchets, faute de moyens pour assurer les véhicules. Christophe Bouillon, maire de Barentin, illustre cette difficulté en soulignant que le code des marchés publics n'est plus adapté à l'ampleur du problème.

Un appel urgent à la réforme

Pour répondre à cette crise, l'AMF appelle à une "mobilisation immédiate", notamment du ministère de l'Économie, afin de revoir le cadre législatif et de permettre aux collectivités de bénéficier d'une couverture abordable. Christophe Bouillon propose par ailleurs de créer un acteur public dédié à l'assurance des territoires. "Pourquoi pas imaginer demain une assurance des territoires, un acteur public qui ne vient pas en concurrence avec des acteurs avec lesquels nous travaillons [...] et qui pourrait élargir l'offre assurantielle ?", suggère-t-il.

Sans une réponse rapide et efficace, les collectivités les plus vulnérables risquent de voir leur fonctionnement paralysé, compromettant ainsi des services publics essentiels et leur résilience face aux imprévus.



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