Le samedi 3 mai, un orage de grêle d'une intensité exceptionnelle a ravagé l'Île-de-France en à peine deux heures. Résultat : 334 millions d'euros de dommages selon une estimation de France Assureurs. Un chiffre inédit pour un épisode météorologique aussi court, dû notamment à sa localisation en zone urbaine, où la concentration de biens exposés est maximale. Toitures endommagées, voitures cabossées, stations de métro inondées... Le bilan est particulièrement lourd pour les automobilistes et met les assureurs face à un défi logistique de taille.

L'automobile en première ligne

Au cœur du sinistre : les véhicules, avec 196 millions d'euros de dégâts et plus de 61 000 sinistres déclarés au 21 mai. Ce chiffre à lui seul représente la moitié du coût annuel moyen des épisodes de grêle en assurance auto sur les dix dernières années. Comme l'explique Paul Esmein, directeur général de France Assureurs, "Un tel montant s'explique par la localisation de l'orage, en zone urbaine avec de nombreux véhicules garés en extérieur."

Toutefois, tous les automobilistes ne seront pas indemnisés. Seuls les véhicules couverts par une assurance tous risques ou une garantie "événements climatiques" peuvent espérer un remboursement. Les assurés au tiers simple, sauf s'ils ont souscrit une garantie "bris de glace", devront assumer seuls les réparations. D'où l'importance de bien choisir son niveau de couverture, notamment face à des événements météorologiques de plus en plus fréquents.

Les habitations et les exploitations agricoles n'ont pas été épargnées

Les dommages ne se sont pas limités aux voitures. Les habitations ont subi 116,9 millions d'euros de sinistres, selon les premières estimations, soit environ 35 % de la facture totale. Les vents violents et les chutes de grêle ont percé des toitures, arraché des branches et provoqué des infiltrations. Certaines stations de métro ont même été inondées.

Les biens professionnels sont également concernés, à hauteur de 14 millions d'euros, tandis que les pertes agricoles s'élèvent à 7 millions d'euros. Si l'Île-de-France a été la région la plus durement touchée, des dégâts ont également été signalés en Champagne, en Lorraine et dans la région lyonnaise.

Des délais de réparation qui s'annoncent longs

Face à un tel afflux de sinistres, le réseau de réparateurs est sous tension. Sylvain Lagasse, directeur prestataires indemnisation d'Allianz, résume la situation : "Le réseau de réparateurs n'est pas en capacité d'absorber un tel volume, car en parallèle, la vie continue, des personnes ont des accidents, doivent faire réparer leur voiture." En réponse à cette saturation, Allianz a déployé quatre usines mobiles de débosselage pour intervenir rapidement auprès de quelque 2 000 assurés. Ces unités devraient rester actives entre six et douze mois.

Le mois de mai 2025 s'annonce comme un des plus coûteux en sinistres climatiques pour les assureurs. Moins d'une semaine après le drame francilien, de nouveaux orages de grêle ont touché la Nouvelle-Aquitaine et l'Occitanie, causant à leur tour d'importants dégâts. Le montant exact de ces nouveaux sinistres reste encoreà à évaluer.



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