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L'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) envisage de retirer de la vente libre les médicaments anti-rhume contenant de la pseudoéphédrine. Ces traitements, très populaires pour soulager les symptômes du rhume, sont pourtant associés à des risques d'effets secondaires graves, comme des AVC et des infarctus. Alors que l'hiver approche, cette mesure suscite des débats entre autorités sanitaires, pharmaciens et médecins.
La délivrance de médicaments tels qu'Actifed Rhume, Dolirhume, Humex Rhume, Nurofen Rhume ou Rhinadvil Rhume sans prescription médicale pourrait bientôt être de l'histoire ancienne. En effet, l'ANSM a déclaré qu'une telle vente "n'apparaît aujourd'hui plus adaptée", justifiant sa volonté de restreindre leur accès en pharmacie. Ces traitements, à base de pseudoéphédrine, sont utilisés pour décongestionner le nez, mais sont critiqués depuis plusieurs années en raison de risques cardiovasculaires rares mais graves, notamment des accidents vasculaires cérébraux (AVC) et des infarctus.
Cette décision de l'ANSM fait suite à des avertissements récurrents. En 2023, elle avait pour la première fois déconseillé explicitement l'utilisation de ces traitements, entraînant une baisse temporaire des ventes. Pourtant, ces dernières ont de nouveau augmenté depuis septembre, une tendance inquiétante à l'approche de l'hiver. L'ANSM estime que "trop de patients restent exposés à des risques graves au regard des bénéfices modestes de ces médicaments".
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Malgré la volonté de l'ANSM de restreindre l'accès à ces médicaments, leur interdiction totale est compliquée par la réglementation européenne. En effet, toute décision de retrait nécessite l'approbation de l'Agence européenne du médicament (EMA). Or, cette dernière considère que les risques associés à la pseudoéphédrine ne sont pas suffisants pour justifier une interdiction, bien qu'elle ait imposé de nouvelles contre-indications en 2023. Les effets secondaires graves restent rares, et aucun décès lié à ces traitements n'a été signalé en France.
Ce désaccord entre autorités européennes et françaises reflète des visions différentes du rapport bénéfice/risque de ces médicaments. Les autorités françaises estiment que, face à une maladie bénigne comme le rhume, le risque, même faible, est inacceptable. "C'est dommage de courir le risque de faire un accident vasculaire ou un infarctus pour un simple rhume", a déclaré le docteur Jean-Paul Hamon, président d'honneur de la Fédération des médecins de France (FMF). Pour lui, le recours à la pseudoéphédrine est largement évitable : "Vous pouvez vous nettoyer les narines avec du sérum physiologique et prendre un peu de paracétamol si vous avez mal au crâne".
La volonté de l'ANSM de limiter la vente des médicaments anti-rhume sans ordonnance est soutenue par de nombreux médecins et spécialistes. Alain Astier, membre de l'Académie de pharmacie, estime qu'"il est grand temps de les retirer du marché". Selon lui, "il faut aller jusqu'au bout du raisonnement : soit ces produits ont un intérêt et on les garde, soit ils n'en ont pas, et il faut les retirer".
Cependant, cette mesure est loin de faire l'unanimité parmi les pharmaciens. Beaucoup estiment qu'une telle restriction compliquerait la prise en charge des patients enrhumés, surtout dans un contexte où les rendez-vous médicaux sont difficiles à obtenir. Béatrice Clairaz-Mahiou, coprésidente de la Société francophone des sciences pharmaceutiques officinales (SFSPO), résume la préoccupation des pharmaciens : "Ça va devenir compliqué pour nous de répondre aux problèmes des patients, les gens n'auront plus de médecin et nous, on ne pourra plus rien conseiller".
Malgré ces réticences, plusieurs observateurs jugent que les autorités ont tardé à prendre des mesures restrictives. La revue indépendante Prescrire a qualifié la décision de l'EMA d'"occasion ratée de protéger les patients", ajoutant que "les soignants ont mieux à faire que de passer du temps à déconseiller aux patients un médicament qui devrait être retiré du marché".
Dernière mise à jour : le 26/11/2024
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