Un nouveau rapport publié par la Défenseure des droits, Claire Hédon, alerte sur les discriminations persistantes dans l'accès aux soins en France, en particulier pour les femmes, les personnes d'origine étrangère, et celles en situation de handicap. Ces discriminations se manifestent de diverses manières et ont des conséquences profondes sur le parcours de soins des patients.

Des discriminations systémiques dans les soins

Le rapport met en lumière des comportements discriminatoires répandus dans le système de santé français, surtout dans les services d'urgence. Selon la Défenseure des droits, Claire Hédon, "En France, l'accès aux soins n'est pas égal pour tous", et ce constat se traduit par de nombreuses irrégularités dans la prise en charge des patients. Les témoignages recueillis (plus de 1 500 au total) révèlent que les discriminations surviennent à toutes les étapes du parcours de soins, souvent sous des formes moins visibles ou moins conscientes.

Les femmes, notamment celles jeunes ou d'origine étrangère, font face à une sous-évaluation systématique de leur douleur et de la gravité de leurs symptômes. Cette minimisation de la douleur est souvent accompagnée d'une remise en cause de leur souffrance et peut être perçue comme d'origine psychologique ou comme le résultat d'une anxiété. Cette situation prolonge inutilement leur souffrance et, dans certains cas, empêche un accès aux soins appropriés.

Le rapport souligne également la persistance du "syndrome méditerranéen", un préjugé raciste sans fondement médical, qui dévalue les symptômes des patients originaires d'Afrique du Nord ou des Caraïbes, contribuant à leur maltraitance dans le système de santé. Ce phénomène peut avoir des conséquences dramatiques, comme des refus de prise en charge ou des retards dans le traitement des symptômes.

Les inégalités sociales renforcées par les stéréotypes

Les discriminations ne touchent pas uniquement les femmes et les minorités ethniques. Elles peuvent aussi toucher les personnes économiquement vulnérables. Par exemple, les patients sans domicile fixe, ou ceux consommant des substances se retrouvent souvent dans une situation de rejet de la part des établissements de santé. "En raison de leur apparence physique, de leur odeur corporelle ou au motif de l'alcoolisation", certains se voient refuser l'accès aux urgences. De même, les bénéficiaires de la couverture maladie universelle (CMU) ou de l'aide médicale de l'État (AME) rencontrent de grandes difficultés pour obtenir des rendez-vous médicaux.

Les personnes en situation de handicap, qu'il soit physique ou mental, sont également victimes de discriminations. Celles-ci se manifestent notamment par des refus de soins, souvent expliqués par un manque de formation du personnel soignant, l'inaccessibilité des lieux ou encore le matériel médical inadapté à leurs besoins spécifiques.

Que faire pour pour remédier à ces injustices ?

Face à ces constats alarmants, la Défenseure des droits appelle à des mesures concrètes pour lutter contre ces discriminations. Claire Hédon insiste sur la nécessité de former les professionnels de santé à la non-discrimination, tout en recommandant des sanctions "effectives, proportionnées et dissuasives" à l'encontre des responsables. Ces sanctions devraient être mises en place pour punir les comportements discriminatoires dans les parcours de soins.

Elle préconise également la création d'un Observatoire national des discriminations, afin de collecter des données, sensibiliser le public et mettre en œuvre des actions correctrices. Selon la Défenseure des droits, le gouvernement doit établir une stratégie nationale de prévention et de lutte contre ces discriminations.

Le rapport insiste sur l'importance d'adapter le système de soins aux besoins spécifiques de certains patients, en particulier ceux en situation de vulnérabilité. Un des points soulevés est la nécessité de revenir à la prise de rendez-vous par téléphone, ce qui permettrait ainsi un meilleur suivi et une meilleure accessibilité pour tous.



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