En 2024, les dépenses de santé en France ont connu une nouvelle hausse pour atteindre 333 milliards d'euros, soit 11,4 % du PIB, selon le dernier rapport de la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (DREES) publié ce mardi 30 septembre. Si la Sécurité sociale continue d'assurer la majeure partie de la prise en charge, les Français ont tout de même payé davantage pour se soigner : 292 euros en moyenne, contre 276 euros en 2023.
Une dépense de santé toujours soutenue en 2024
Les dépenses de santé ont augmenté de 3,6 % en 2024, une progression plus modérée qu'en 2023 (+ 4,8 %), mais supérieure à la moyenne des années 2010-2019 (+ 2 %). Dans le détail, 255 milliards d'euros ont été consacrés aux soins hospitaliers, consultations en ville et médicaments, soit environ 3 723 euros par habitant.
Le rapport distingue :
- les soins hospitaliers, qui représentent 120,9 milliards d'euros (+ 2,9 %),
- les soins de ville, en hausse de 4 % pour atteindre 77 milliards,
- les médicaments, en forte progression de 5,5 %, sous l'effet notamment de l'usage croissant de traitements innovants et coûteux.
Si les dépenses augmentent, la part qu'elles occupent dans le PIB reste stable, à 8,7 % pour la consommation de soins et de biens médicaux (CSBM).
Le reste à charge des ménages franchit la barre des 290 euros
En 2024, chaque Français a dû débourser en moyenne 292 euros, contre 276 euros en 2023. Cette hausse résulte du doublement des franchises médicales et participations forfaitaires, de la baisse du remboursement de certains soins ainsi que des revalorisations tarifaires de certains professionnels.
La DREES détaille la répartition de ce reste à charge :
- 133 euros en moyenne pour les soins ambulatoires,
- 63 euros pour les médicaments,
- 55 euros pour les dispositifs médicaux,
- 40 euros pour les soins hospitaliers.
Au total, les ménages financent 7,8 % des dépenses de santé (+ 0,1 point), soit environ 20 milliards d'euros en 2024. Les organismes complémentaires (mutuelles, assureurs, instituts de prévoyance) ont vu leur participation progresser à 12,8 %, soit 33 milliards d'euros. En parallèle, la part couverte par la Sécurité sociale et l'État recule de 0,5 point pour s'établir à 79,4 % (202 milliards d'euros).
Les Français, mieux protégés que leurs voisins européens ?
Si les ménages français mettent davantage la main à la poche, la situation demeure plus favorable qu'ailleurs en Europe. En moyenne, 10 % des dépenses de santé sont restées à la charge des ménages en 2024, contre près de 15 % dans l'Union européenne.
Dans le détail, la France fait mieux que l'Espagne, l'Italie ou encore l'Allemagne, où le reste à charge dépasse régulièrement les 20 %. Seuls le Luxembourg (9,7 %) et la Croatie (9,4 %) affichent des niveaux plus bas. À l'inverse, la Grèce, la Lituanie et la Lettonie dépassent les 30 %.
Pour la Drees, ce modèle français reste protecteur : "le coût extrêmement important des soins n'est pas toujours perçu par les usagers car il est très majoritairement pris en charge par la Sécurité sociale et l'État".
Malgré tout, la tendance pourrait se poursuivre. Le gouvernement a déjà envisagé un nouveau doublement des franchises médicales et des participations forfaitaires à partir de 2026, une mesure controversée qui reste pour l'heure en suspens.

La rédaction d'Assurland