Pour lutter contre la fraude et sécuriser l'accès aux traitements sensibles, l'Assurance maladie impose désormais la présentation systématique de la carte Vitale en pharmacie. Cette mesure vise à encadrer la délivrance de certains médicaments à fort risque d'abus ou de détournement.

Une nouvelle obligation pour sécuriser le système de santé

Mardi 17 juin 2025, l'Assurance maladie a annoncé une mesure ferme : les patients devront obligatoirement présenter leur carte Vitale (physique ou dématérialisée) lors de chaque passage en pharmacie pour pouvoir bénéficier du tiers payant. Cette décision vise à conditionner le tiers payant à la vérification de l'identité de l'assuré et à garantir que les prestations de santé soient bien attribuées à la bonne personne. Elle concerne en particulier les médicaments très demandés ou onéreux.

Dans un communiqué officiel, la Caisse nationale d'Assurance maladie (Cnam) justifie cette décision par la volonté de "favoriser le bon usage du système de santé, de sécuriser davantage la délivrance de médicaments sensibles et/ou coûteux, de limiter la fraude et d'améliorer la traçabilité du parcours de soins".

L'enjeu est donc clair : enrayer les abus croissants, notamment les fraudes et trafics autour de traitements spécifiques. L'ensemble des pharmacies sont désormais tenues d'exiger cette carte pour tout remboursement direct à la caisse.

Médicaments ciblés : stupéfiants, antidiabétiques, traitements chers

Tous les médicaments sont potentiellement concernés, mais l'obligation vise en priorité ceux à risque élevé de détournement. La Cnam mentionne explicitement les traitements à base de stupéfiants, certains antidiabétiques ainsi que des médicaments très coûteux, tous susceptibles d'alimenter des circuits de revente illégaux ou d'être obtenus frauduleusement.

La présentation de la carte Vitale devient donc une condition obligatoire pour bénéficier du tiers payant, c'est-à-dire pour éviter l'avance des frais. Cette règle s'applique à tous les patients, quel que soit le médicament, mais elle est "d'autant plus indispensable" pour les produits sensibles, insiste l'Assurance maladie.

Face à l'augmentation préoccupante des fraudes et des détournements, l'objectif est de limiter les abus qui fragilisent le système de santé et les finances publiques. La carte Vitale devient ainsi un outil de contrôle central pour sécuriser les circuits de distribution de médicaments.

Des exceptions pour les plus vulnérables

Malgré le caractère strict de cette obligation, des exceptions sont prévues. La Cnam indique que la présentation de la carte Vitale ne sera pas exigée dans certains cas particuliers, comme pour :

Par ailleurs, les bénéficiaires de l'Aide médicale de l'État (AME) devront également présenter leur carte AME pour accéder au tiers payant.

Un appel à adopter "le bon réflexe"

L'Assurance maladie insiste sur l'importance de cette mesure pour préserver la solidarité du système. Elle appelle les assurés à adopter "le bon réflexe" en ayant systématiquement leur carte Vitale avec eux lors d'un passage à l'officine.

En instaurant cette obligation, la Cnam espère non seulement limiter les fraudes, mais aussi renforcer l'efficacité et la sécurité du parcours de soins. L'objectif est clair : garantir un système de santé "plus efficace, plus sûr, et toujours solidaire".



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