L'année 2024 a marqué un recul significatif du marché des deux-roues motorisés en France. Avec une baisse de 9 % par rapport à 2023, les ventes de motos et scooters, surtout d'occasion, reflètent une transformation des comportements de mobilité. Entre télétravail, nouvelles réglementations et contraintes économiques, les deux-roues se retrouvent sous pression. Toutefois, certains segments, comme les motos neuves, parviennent à maintenir une dynamique positive.
Des ventes en forte baisse, surtout dans l'occasion
Le marché des deux-roues motorisés a enregistré 1 068 449 immatriculations en 2024, contre 1 170 377 l'année précédente, selon les données de l'Observatoire Solly Azar et AAA Data. Ce recul concerne principalement les transactions d'occasion, qui chutent de 11 %.
Le segment des cyclomoteurs est particulièrement touché : les immatriculations reculent de 17 %, avec une baisse marquée de 19 % pour l'occasion et de 12 % pour le neuf. En milieu urbain, les cyclomoteurs font face à la montée en puissance des alternatives comme les vélos à assistance électrique, les trottinettes et les transports en commun. En zone rurale, les voitures sans permis séduisent de plus en plus de familles, perçues comme plus sécuritaires pour les jeunes conducteurs.
Une éclaircie pour les motos neuves
Malgré le contexte difficile, le marché des motos neuves progresse de 2 %. Ce rebond est porté par des modèles populaires comme les roadsters, sportives et trails, qui séduisent une clientèle recherchant plaisir et performance.
"Ces modèles répondent aux attentes des passionnés et des néomotards", commente Philippe Saby, directeur général de Solly Azar. Cette tendance montre que les motos neuves sont désormais perçues davantage comme des loisirs que comme des outils de mobilité quotidienne.
Cependant, les véhicules électriques peinent à s'imposer. Les cyclomoteurs électriques ont vu leurs ventes chuter de 12 %, et les motos électriques neuves affichent un repli de 4 %. "Les prix élevés, l'autonomie limitée et les difficultés de recharge freinent l'adoption de ces modèles", précise Philippe Saby.
Les nouvelles contraintes qui redéfinissent le marché
Plusieurs mesures introduites récemment ont contribué à freiner le marché. Le contrôle technique obligatoire pour les motos de plus de cinq ans, instauré en avril 2024, a ajouté des coûts supplémentaires pour les propriétaires et dissuadé une partie des acheteurs potentiels.
Aussi, la généralisation du télétravail depuis la pandémie du Covid, a réduit la fréquence des déplacements, incitant les propriétaires à conserver leurs véhicules plus longtemps. "Les véhicules s'usent moins, ce qui réduit l'offre sur le marché de l'occasion", souligne Marie-Laure Nivot, spécialiste chez AAA Data.
De plus, depuis 2023, les motards doivent faire face au stationnement payant dans certaines grandes villes, comme Paris, ce qui alourdit encore les charges financières. Enfin, depuis le 1ᵉʳ janvier 2025, la réglementation CEE-ONU R41.05 impose des limites sonores plus strictes, incluant des scénarios de conduite sur route.

La rédaction d'Assurland