À partir du 1er mai 2025, les propriétaires de voitures électriques devront s'acquitter d'une taxe régionale pour leur carte grise, mettant fin à un avantage fiscal instauré depuis 2020. Toutes les régions sont concernées, sauf les Hauts-de-France.

Une mesure qui marque un tournant pour les conducteurs de voitures électriques

C'est un avantage qui va bientôt disparaître. À partir du 1er mai 2025, les voitures électriques perdront l'exonération de taxe régionale qui allégeait fortement le coût de leur carte grise depuis 2020. Jusque-là, les automobilistes ne s'acquittaient que d'un tarif fixe de 13,76 euros (dont 11 euros pour les frais de gestion et 2,76 euros pour l'acheminement). Mais selon une mesure inscrite dans la loi de finances 2025, les régions pourront désormais décider d'appliquer un tarif plein, une réduction de 50 %, ou de maintenir l'exonération.

Dans les faits, toutes les régions métropolitaines, sauf les Hauts-de-France, ont déjà acté la fin de cet avantage fiscal. Une décision qui s'explique principalement par la perte de recettes pour les collectivités locales. Yves Carra, porte-parole de Mobilité Club France, explique : "Dans quasiment toutes les régions, le cheval fiscal a augmenté en début d'année et maintenant on fait payer les voitures électriques".

Des cartes grises entre 100 et 750 euros selon les modèles et les régions

Dès le 1er mai, les conducteurs de véhicules 100 % électriques devront s'acquitter d'un montant bien plus élevé pour immatriculer leur voiture. Ce coût dépendra du nombre de chevaux fiscaux (CV) de chaque véhicule et du tarif du cheval fiscal fixé par chaque région. En Île-de-France, par exemple, le cheval fiscal s'élève à 54,95 euros. Résultat : une Renault 5 E-Tech (5 CV) coûtera 274,75 euros pour sa carte grise, tandis qu'un Tesla Model Y Performance (jusqu'à 15 CV) pourrait dépasser les 750 euros.

Même les véhicules d'occasion sont concernés. Une Dacia Spring (2 CV) devra désormais s'acquitter d'un tarif proche de 100 euros. Auto Plus estime que cette réforme pourrait générer au moins 640 millions d'euros de recettes supplémentaires pour les régions, un chiffre qui pourrait augmenter avec la hausse des ventes de voitures zéro émission. La carte grise, devenue payante, représentera alors une nouvelle charge pour les automobilistes, même si un concessionnaire relativise : "Cela représente 1 % du coût d'acquisition totale, cela reste encore négligeable".

Un contexte d'aides publiques en recul qui pénalise la transition écologique

Cette mesure fiscale intervient dans un contexte défavorable aux acheteurs de véhicules électriques. En 2025, le budget alloué à la transition automobile a été réduit de moitié, passant de 1,5 milliard d'euros à 700 millions. Le bonus écologique a été amputé de 3 000 euros pour les ménages les plus modestes, la prime à la conversion a été supprimée et le leasing social suspendu.

Des décisions qui inquiètent les associations de consommateurs. L'UFC-Que Choisir alerte : "Ces reculs compromettent directement la transition vers des véhicules moins polluants, en particulier pour les ménages dépendants de la voiture et sans alternative crédible". L'organisation plaide pour une transition plus équitable, en réservant le bonus aux véhicules de moins de 1,9 tonne et en instaurant des prêts à taux zéro.

Alors que les ventes de voitures électriques ont bondi, passant de 1,9 % en 2019 à 17 % du marché en 2024, les aides se réduisent et les coûts augmentent. Cette nouvelle taxation pourrait freiner une dynamique encore fragile, au moment même où l'État vise 15 % de véhicules électriques en circulation d'ici 2030.



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