Le gouvernement prépare l'arrivée des "heures super-creuses", un système de tarification incitant les conducteurs à recharger leur véhicule électrique en dehors des pics de consommation. Une initiative qui allie baisse des coûts, efficacité énergétique et soutien à la filière.

Des plages horaires à prix cassés

Dès novembre 2025, les automobilistes bénéficieront de tarifs réduits pour recharger leur voiture électrique durant deux périodes stratégiques : entre 2h et 6h du matin, et entre 11h et 17h, en plein pic de production solaire. Le ministère de l'Économie veut ainsi encourager la recharge en dehors des horaires de forte demande, traditionnellement situés entre 18h et 21h, lorsque 65 % des conducteurs branchent leur véhicule.

"On va essayer d'aller vers une tarification plus intelligente, avec des contrats sur les voitures électriques qui vont tenir compte du coût de consommation suivant les horaires", a déclaré Marc Ferraci, ministre de l'Industrie.

La logique est simple : faire coïncider les recharges avec les périodes où l'électricité est la moins chère et la plus abondante. Le gouvernement travaille avec la Commission de régulation de l'énergie (CRE) pour mettre en place ce cadre tarifaire, qui concernera les particuliers et les entreprises. Pour ces dernières, raccordées en haute tension, l'entrée en vigueur est prévue en janvier 2027.

Objectif : soulager le réseau et booster la production solaire

Le gouvernement veut éviter la surcharge du réseau national lors des pics d'activité. En incitant les usagers à recharger leur véhicule en dehors de ces périodes, le dispositif devrait également permettre de mieux valoriser la production d'énergie renouvelable, notamment solaire. Aujourd'hui, plusieurs fournisseurs comme TotalEnergies proposent déjà des offres d'heures creuses, mais l'ambition est de les généraliser, en y ajoutant les plages dites "solaires" en journée.

Les discussions sont encore en cours pour déterminer si ce dispositif s'appliquera aux bornes publiques, aux installations semi-accessibles comme celles en entreprise ou en restaurant, ou uniquement aux contrats individuels. À ce stade, Bercy n'a pas précisé les écarts tarifaires attendus entre les heures classiques et ces nouvelles plages.

Un coup d'accélérateur sur les bornes de recharge

Le gouvernement mise aussi sur le développement rapide des infrastructures. Dès qu'une copropriété vote l'installation d'une borne en assemblée générale, le délai maximal de mise en œuvre sera de six mois. Enedis doit présenter son plan d'action d'ici le 1er septembre 2025 pour garantir ce nouveau calendrier.

"Les automobilistes doivent être rassurés sur le fait qu'au fur et à mesure que le nombre de véhicules électriques augmente, on accompagne le développement des bornes de recharge", a indiqué le ministère de l'Industrie.

Actuellement, la France compte environ 2,5 millions de points de recharge, dont 168 000 ouverts au public. L'objectif est d'atteindre 7 millions de bornes d'ici 2030, dont 400 000 publiques, avec 50 000 en recharge rapide.

Pour aider les conducteurs à s'y retrouver, un comparateur national des bornes de recharge sera mis en service fin 2025. Il affichera en temps réel les prix, la disponibilité et les modes de facturation (au kWh, à la minute ou à la session), en fonction du fournisseur et de la localisation. Le but : rendre la recharge aussi lisible que le prix du carburant dans une station-service. Cet outil vise à fluidifier le marché et à garantir une transparence essentielle dans un secteur encore jeune, où les tarifs peuvent fortement varier d'un opérateur à l'autre.



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