L'essor des voitures électriques s'accélère, porté par l'interdiction prochaine des véhicules thermiques neufs. Mais malgré les aides et la baisse du prix de l'électricité, beaucoup d'automobilistes doutent encore de leur rentabilité. À quel moment une voiture électrique commence-t-elle réellement à coûter moins cher qu'une essence ?

Un prix d'achat encore élevé, mais un coût d'usage plus bas

Les véhicules électriques coûtent aujourd'hui 30 à 40 % plus cher à l'achat qu'une voiture essence équivalente, principalement à cause du prix des batteries. Pourtant, cet écart tend à se réduire à mesure que les technologies progressent et que les aides publiques soutiennent la transition — comme le bonus écologique ou le leasing social.

Une fois sur la route, la logique s'inverse : l'électricité reste nettement moins chère que le carburant. Depuis la baisse des tarifs réglementés entrée en vigueur le 1er février 2025, les foyers équipés de bornes domestiques économisent jusqu'à 165 euros par an. De plus, les coûts d'entretien sont bien inférieurs : pas de vidange, moins de pièces d'usure, et une mécanique simplifiée.

Ces différences font de l'électrique une alternative de plus en plus attractive, surtout pour les conducteurs qui roulent régulièrement et peuvent recharger chez eux.

100 kilomètres pour moins de 11 euros en moyenne

Selon les estimations de Qovoltis, le coût de 100 kilomètres en voiture électrique varie de 3 à 10,8 euros, selon le type de recharge utilisé. À domicile, il faut compter environ 3 à 5 euros, contre près du double sur les bornes rapides publiques. Même dans ce dernier cas, le tarif reste inférieur à celui d'un plein d'essence.

Sur une année, un conducteur parcourant 12 000 kilomètres économise environ 1 200 euros par rapport à un véhicule thermique, uniquement sur les frais énergétiques. Ces économies s'amplifient avec une recharge intelligente, notamment pendant les heures creuses, où le coût de l'électricité est au plus bas.

Cependant, les bornes rapides — souvent utilisées sur les longs trajets — réduisent cet avantage. Leur usage reste ponctuel mais pratique, surtout pour les automobilistes pressés ou les grands voyageurs.

Une rentabilité atteinte entre 60 000 et 80 000 kilomètres

Les analyses convergent vers un seuil de rentabilité compris entre 60 000 et 80 000 kilomètres. C'est à ce stade que les économies à l'usage compensent le surcoût initial. Pour un conducteur moyen parcourant 12 000 kilomètres par an, cela représente entre cinq et sept ans d'utilisation.

En revanche, pour les gros rouleurs ou les citadins rechargeant à domicile, la rentabilité peut être atteinte bien plus tôt — dès 9 000 kilomètres par an en moyenne. L'électrique devient alors plus économique, même si le prix de l'électricité augmentait à 0,60 euro le kilowattheure.

Les collectivités locales accentuent encore l'intérêt de ce choix grâce à des avantages concrets : stationnement gratuit, exonérations de taxes et accès privilégié aux zones à faibles émissions.

Ainsi, au-delà du calcul financier, la voiture électrique symbolise une transformation industrielle et écologique profonde. En 2022, plus de 11 millions de véhicules neufs ont été immatriculés dans l'Union européenne, mais seule une fraction était 100 % électrique. La route vers une mobilité zéro émission reste longue, mais elle semble désormais inévitable.



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