Le marché des voitures électriques d'occasion en France connaît des défis majeurs malgré une croissance progressive. Selon une étude récente de l'Association nationale pour le développement de la mobilité électrique (Avere) et l'organisation patronale Mobilians, les voitures électriques ne représentent que 2 % des ventes de voitures d'occasion au premier trimestre 2024, bien loin des performances sur le marché du neuf. Ce segment montre des signes de progression mais reste encore en dessous des attentes européennes pour 2035.

Quelle part de voitures électriques sur le marché de l'occasion ?

Sur un total de 1,3 million de ventes d'occasion au début de 2024, près de 29 000 voitures électriques ont été vendues à des particuliers ou des entreprises. En comparaison, le marché du neuf a vu 17,6 % de ses ventes réalisées par des voitures électriques, selon la Plateforme Automobile (PFA). "Les volumes de l'électrique d'occasion sont encore sans comparaison avec les objectifs européens de 2035", reconnaît Xavier Horent, délégué général de Mobilians. Il souligne l'importance de la dynamique du marché d'occasion pour démocratiser les véhicules électriques, un secteur trois fois plus important que celui du neuf.

Le marché de l'occasion est encore perturbé par les débats autour des objectifs européens de 2035, date butoir pour l'arrêt des ventes de voitures thermiques neuves. Xavier Horent reste cependant optimiste, affirmant que "le marché de l'occasion est très loin d'être stabilisé" et qu'il continuera de progresser avec l'arrivée de nouvelles générations de véhicules aux prix plus accessibles. De plus, l'âge moyen des voitures électriques sur le marché de l'occasion, actuellement de 2,1 ans, devrait s'allonger avec l'augmentation de l'offre.

Qui sont les acheteurs de véhicules d'occasion ?

L'étude révèle que les transactions d'électriques d'occasion sont majoritairement effectuées par des professionnels (78 %), contre 43 % pour le marché thermique. Les acheteurs sont aussi proportionnellement plus présents en milieu rural avec 29 % des immatriculations par rapport au milieu urbain représentant 27 %.

L'âge moyen des acheteurs de voitures électriques d'occasion est de 48 ans, contre 43 ans pour les véhicules thermiques. Cette différence s'explique par un niveau de revenu plus élevé nécessaire pour acquérir ces véhicules, même en seconde main. Par exemple, les 18-30 ans représentent 26 % des transactions de voitures thermiques mais seulement 8 % des ventes de voitures électriques.

Presque un tiers des 29 000 véhicules vendus au premier trimestre 2024 ont été acquis via des formules de leasing, une proportion qui a doublé en six ans grâce à des initiatives comme le leasing social à 100 euros par mois.

Vente de voitures électriques en France : quels objectifs ?

La France vise 800 000 ventes de voitures électriques d'ici 2027, avec une part de marché de 45 %. En 2023, près de 300 000 voitures électriques ont été vendues, marquant une progression significative. Pour atteindre ces objectifs, les pouvoirs publics continuent de soutenir l'achat et la location de véhicules neufs à zéro émission via le bonus écologique et le leasing social. L'objectif est aussi de disposer de 400 000 points de recharge d'ici 2030 et de pré-équiper au moins la moitié des grandes copropriétés en bornes de recharge d'ici la fin 2027.

Le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, a réaffirmé l'engagement de produire deux millions de voitures électrifiées en France d'ici 2030, soulignant l'importance de maintenir cette politique et de répondre aux difficultés sans dévier de la trajectoire fixée. La transition vers l'électrique passe non seulement par le marché du neuf mais aussi par un développement substantiel du marché de l'occasion, essentiel pour démocratiser cette technologie et atteindre les objectifs fixés.



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