En 2023, la France a été frappée de plein fouet par les catastrophes climatiques, engendrant une facture de 6,5 milliards d'euros pour les assureurs, faisant de cette année "la troisième année la plus grave en termes de sinistres après 1999 et 2022", selon Florence Lustman, présidente de France Assureurs. La récurrence et l'intensité de ces sinistres, dont les tempêtes Ciaran et Domingos sont des exemples marquants avec 517 000 sinistres pour un coût de 1,6 milliard d'euros, illustrent un "changement d'échelle" préoccupant.
L'évolution du coût des sinistres climatiques
La tendance à la hausse du coût des sinistres climatiques est alarmante. Florence Lustman souligne que "nous franchissons des paliers successifs dans le coût du risque climatique". En effet, le passage d'une moyenne de 2,7 milliards d'euros par an dans les années 2000 à 2008, à 3,7 milliards entre 2010 et 2019, et enfin à 6 milliards pour la moyenne des quatre dernières années illustre cette augmentation. L'année 1999 reste la plus coûteuse à ce jour, avec un coût estimé à "13,8 milliards d'euros en euros constants", suivie de près par l'année 2022.
Stéphanie DURAFFOURD : Chargée de Relations Presse, Experte en assurances : "La conséquence pour les assureurs, quand on a plus de sinistres à gérer, c'est des frais de gestion plus importants. C'est aussi un déploiement sur l'ensemble du territoire d'experts qui est plus important puisqu'il faut mobiliser les experts qui vont aller constater les dégâts et les estimer." Source : France Info, le 27 mars 2024
Le régime "Cat Nat" au cœur de la stratégie d'adaptation
Face à ces défis, le régime "Cat Nat" (pour "catastrophes naturelles") joue un rôle central en prenant "la moitié des coûts à sa charge", ce qui permet de "réduire de moitié la facture des assureurs". Cette mesure est essentielle pour garantir que les risques restent assurables. En outre, l'augmentation de la surprime "Cat Nat" de "12% à 20% à partir de 2025" témoigne de la volonté du secteur et des autorités de renforcer ce dispositif face à l'augmentation prévue des événements climatiques dévastateurs.
La prévention comme levier d'action
L'accent est également mis sur la prévention, considérée par la présidente de France Assureurs comme un moyen crucial d'agir face à ce changement d'échelle des risques. La mise en place de mesures telles que l'envoi de "SMS dès que vous avez un bien qui est assuré dans une localité susceptible de connaître un épisode d'événements naturels" illustre cette approche proactive. Grâce à "la prévention civile, gouvernementale, alliée à la prévention des assureurs", l'impact des tempêtes Ciaran et Domingos a été maîtrisé. Cela souligne l'importance d'un changement d'échelle dans nos comportements de prévention, visant à minimiser les conséquences des sinistres climatiques à l'avenir.
Cet engagement envers la prévention est aussi visible dans l'initiative sécheresse lancée pour combattre le phénomène de retrait-gonflement des argiles, qui représente une menace sérieuse pour plus de 11 millions de maisons en France. L'approche globale adoptée par le secteur de l'assurance et les autorités françaises montre une prise de conscience et une adaptation aux réalités climatiques actuelles, dans le but de mieux protéger les citoyens et leurs biens face à ces risques croissants.

La rédaction d'Assurland