Alors que les épisodes de canicule, de tempête, de sécheresse ou d'inondation se multiplient, les Français prennent conscience de l'impact du changement climatique sur leur habitat. Selon un sondage Ipsos mené pour l'association Qualitel, spécialiste de la qualité du logement, une majorité de ménages considère aujourd'hui que leur logement n'est pas suffisamment protégé face aux aléas climatiques.
Un logement sur deux jugé inadapté à la chaleur
Selon le baromètre Ipsos–Qualitel, 57 % des Français ayant souffert de la chaleur dans leur logement ces dix dernières années estiment que leur habitation n'est pas bien adaptée aux canicules. Le phénomène est accentué chez les personnes vivant en appartement ou sans espace extérieur : 70 % d'entre elles se sentent mal protégées.
Parmi les 3 680 personnes interrogées, 74 % ont été confrontées à de fortes chaleurs et 66 % déclarent avoir eu du mal à les supporter à domicile. Plus largement, les Français ont été exposés à divers aléas : sécheresse (56 %), grêle (56 %), tempêtes (55 %) ou inondations (33 %). La canicule reste toutefois le risque climatique le plus redouté, notamment en zone urbaine dense, où les logements sont plus sensibles à l'accumulation de chaleur.
La directrice adjointe chez Ipsos, Estelle Chandèze, rappelle que "toutes les régions sont concernées" et souligne l'universalité de ce ressenti sur l'ensemble du territoire.
Des intentions de travaux, mais peu de réalisations
Face à ce constat, les intentions de travaux sont bien présentes, mais leur concrétisation reste limitée. Seuls 20 % des propriétaires ont envisagé des travaux pour adapter leur logement, et 13 % les ont déjà réalisés. L'obstacle principal : le coût. 64 % des personnes interrogées estiment que les travaux sont trop onéreux, une impression confirmée par 82 % de ceux qui sont passés à l'acte.
Parmi les mesures envisagées ou mises en œuvre :
- isolation thermique (43 %),
- installation de systèmes de récupération d'eaux pluviales (32 %),
- renforcement de la toiture (29 %),
- volets et brise-soleil (28 %),
- climatisation ou ventilation selon les préférences.
L'architecte Ingrid Taillandier, présente lors de la conférence de restitution du baromètre, s'est félicitée des nouvelles chartes adoptées par certaines villes ou bailleurs sociaux : "L'orientation est-ouest a longtemps été promue, mais attention à l'exposition ouest qui est la pire pour la canicule. Il faut être très vigilants et protéger les expositions ouest du soleil."
Les jeunes générations s'inquiètent pour leur avenir
42 % des Français se disent inquiets des conséquences futures des aléas climatiques sur leur lieu de vie. 15 % estiment qu'ils devront déménager d'ici 20 ans, un chiffre qui grimpe à 28 % chez les moins de 25 ans. Ce sentiment se renforce chez les habitants des grandes agglomérations, notamment en région parisienne, où les petites surfaces sans extérieur sont les plus exposées.
Autre point d'alerte : les dégâts déjà subis par plus d'un quart des Français ces dix dernières années. Les dommages concernent en priorité la toiture et la charpente (44 %), mais aussi la façade (26 %) ou l'intérieur du logement (19 %). En matière d'assurance, 67 % des sinistrés déclarent avoir été indemnisés, mais seulement 28 % l'ont été intégralement. Un sinistré sur deux redoute une hausse de sa prime, voire une impossibilité de s'assurer à l'avenir.
Enfin, le manque d'information persiste : 65 % des propriétaires n'ont reçu aucune donnée sur les risques climatiques lors de l'achat de leur logement, et 71 % ne connaissent pas les cartographies d'aléas de leur commune.

La rédaction d'Assurland