Face à l'augmentation des tarifs des complémentaires santé, Aurélien Rousseau, le ministre de la Santé, tire la sonnette d'alarme : “les mutuelles ne peuvent pas aujourd'hui faire des patients la variable d'ajustement de leur modèle économique”. Les mutuelles pointent du doigt l'augmentation des dépenses de santé des Français et dénoncent le transfert de 500 millions d'euros de dépenses dentaires que leur impose l'État.

Des hausses de 8 à 12,5% sur l'ensemble du secteur

C'est un affrontement musclé qui s'annonce entre le gouvernement et les complémentaires santé. Ces dernières annoncent la couleur : “Les cotisations augmenteront significativement en 2024", a déclaré Éric Chenut, président de la Mutualité Française. Ainsi, les français devraient s'attendre prochainement à une forte augmentation des tarifs de l'ordre de  8 à 12,5%.

Une hausse intenable pour le ministre de la Santé qui n'a pas tardé à taper du poing sur la table : "Je ne pense qu'il soit acceptable d'avoir des augmentations de 8%". Aurélien Rousseau craint que dans un contexte inflationniste, ces nouveaux tarifs fassent perdre davantage de pouvoir d'achat aux français.

De leur côté, les mutuelles justifient cette augmentation par le vieillissement de la population d'une part, et du désengagement progressif de l'Assurance Maladie d'autre part.

Une charge de 500 millions d'euros supplémentaires 

D'après les mutuelles, le secteur serait d'autant plus fragilisé suite aux 500 millions d'euros de dépenses dentaires supplémentaires par an que leur impose l'État. 

Pour rappel, cette mesure découle de la réforme du 100% Santé, mise en place par le gouvernement en 2019. Elle a pour objectif d'améliorer l'accès à des soins de qualité. 

Renforçant la contribution des complémentaires dans le financement des dépenses liées à l'optique, au dentaire et à l'audiologie, cette initiative se traduit par une baisse du remboursement des dépenses dentaires de la part de l'Assurance maladie, passant alors de 70 % à 60 %. Mais cela représente un coût et celui-ci se répercute au final dans les cotisations

Dans l'ensemble, les dépenses des complémentaires santé devraient ainsi augmenter d'environ 1,5 milliard d'euros d'ici 2024, sur une enveloppe globale d'une trentaine de milliards d'euros.

L'État invite les assureurs à contrôler leurs tarifs

Pour le ministre de la Santé, Aurélien Rousseau, les hausses envisagées par les mutuelles sont tout simplement insensées. “Avec l'inflation, avec une partie des charges qu'on leur a demandé de prendre à charge, une augmentation de 4 à 5% serait logique, 8% ça n'a pas de sens, 10% a fortiori”, a-t-il déclaré.

Mais les professionnels du secteur sont unanimes, aucun effort ne pourra être envisagé si l'État ne renforce pas la collaboration entre l'Assurance Maladie et les complémentaires santé.

“Il n'y a pas d'argent magique. Si les dépenses de santé augmentent et l'État transfère la charge aux complémentaires, les cotisations (de complémentaire santé, ndlr) des Français augmenteront mécaniquement”, avait ainsi dénoncé le directeur général d'AG2R La Mondiale, Bruno Angles.

La situation est d'autant plus critique que les soins de santé représentent le troisième poste de dépense des ménages français (après l'alimentation et l'énergie). Un comité de dialogue entre l'État et les assureurs devrait se réunir dans les prochains jours afin de trouver un terrain d'entente. 

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