L'étude récente de Santé publique France, portant sur près de 10.000 élèves du secondaire, met en lumière une dégradation significative de la santé mentale des adolescents entre 2018 et 2022. Une situation exacerbée par la pandémie de Covid-19 qui a non seulement amplifié les niveaux de stress et d'anxiété mais a également révélé des disparités inquiétantes entre les genres.
Une détérioration importante de la santé mentale depuis le Covid
La santé mentale des adolescents français se dégrade, selon les conclusions de Santé publique France. Près de 14 % des collégiens et 15,4 % des lycéens sont à risque élevé de dépression, une situation qui s'est aggravée depuis l'apparition de la Covid-19. Les symptômes de détresse psychologique s'étendent au-delà de la tristesse et de la dépression. Près de la moitié des adolescents interrogés (51 % des collégiens et 58 % des lycéens) rapportent des difficultés à s'endormir, de la nervosité, ou de l'irritabilité. Environ un quart des sondés exprime aussi un sentiment de solitude, en particulier chez les lycéens (27 %) comparés aux collégiens (21 %).
Quant aux symptômes dépressifs, leur évaluation s'est limitée aux élèves de 4e, de 3e et aux lycéens. Parmi eux, 48,1 % des collégiens et 53,2 % des lycéens rapportent une baisse d'énergie, tandis que 38,7 % des collégiens et 44,6 % des lycéens éprouvent un sentiment de découragement. De plus, une difficulté à se concentrer est signalée par 38,1 % des collégiens et 42,3 % des lycéens.
Les filles plus touchées par les symptômes dépressifs
L'écart entre les sexes en termes de santé mentale s'est creusé. Les filles sont particulièrement vulnérables, avec 31 % d'entre elles rapportant des pensées suicidaires contre 17 % pour les garçons. Cette différence est encore plus frappante concernant les tentatives de suicide, avec près de 10 % des lycéens admettant avoir tenté de mettre fin à leurs jours, les filles étant là encore plus touchées.
Le sentiment de solitude connait une augmentation plus significative chez les filles durant les années de collège, passant de 21,8 % en 6e à 35,7 % en 3e, et demeure élevé au lycée. Chez les garçons, en revanche, ce sentiment de solitude reste relativement stable tout au long de leur scolarité.
Mesures de soutien et prévention
La situation révélée par ces études est un appel à la vigilance pour les parents, les éducateurs et les responsables politiques. Repérer les signes précoces de détresse, tels que les changements de comportement, les troubles du sommeil ou l'isolement social, est crucial. La pédopsychiatre Karine De Leusse conseille de "repérer déjà quand ça a commencé" en étant attentif aux premiers signes de mal-être chez les jeunes. Cette démarche en amont est essentielle pour intervenir efficacement et fournir le soutien nécessaire.
Face à ces constats, des mesures de soutien spécifiques sont mises en avant, telles que la ligne d'écoute Fil Santé Jeunes (0 800 235 236) et le numéro national de prévention du suicide (31 14), offrant des services anonymes et gratuits pour les jeunes en détresse. Ces dispositifs soulignent l'importance d'une intervention rapide et accessible pour ceux qui en ont besoin.

La rédaction d'Assurland