Après plusieurs années de crise immobilière, le marché français retrouve peu à peu de la fluidité. Le signe le plus visible de cette reprise est le raccourcissement progressif des délais de vente des logements, soutenu par la baisse des taux d'intérêt et une plus grande flexibilité des vendeurs sur les prix.
Des délais de vente en forte baisse grâce à la détente des taux
Depuis le début de l'année 2025, la durée moyenne nécessaire pour vendre un logement s'établit à deux mois et demi. Selon une étude récente des sites SeLoger et Meilleursagents, ce délai diminue sensiblement : les logements anciens se vendent une semaine plus rapidement qu'en début d'année, avec une accélération notable en avril, où le délai moyen a reculé de quatre jours supplémentaires. Le site Bien'Ici confirme cette tendance en relevant que les annonces immobilières restent sept jours de moins en ligne qu'à fin 2024.
Cette embellie du marché s'explique principalement par des conditions financières redevenues favorables. Les taux des crédits immobiliers, en net recul, atteignent désormais 3,3 % pour un prêt sur 20 ans, contre 4,2 % début 2024. Selon Yann Jehanno, directeur du réseau Laforêt, "les vendeurs acceptent de négocier", avec des marges qui avoisinent 4,72 % en moyenne du prix initial demandé.
Les délais varient fortement selon les villes
Les délais de vente restent néanmoins très contrastés selon les communes. Dunkerque et Calais détiennent actuellement le record national avec un délai moyen de 37 jours, bien loin devant Tourcoing, où il faut compter 131 jours pour conclure une vente, le plus élevé de France.
Parmi les grandes villes, les écarts restent importants : Paris affiche 68 jours, Lyon 70 jours et Marseille 74 jours. Cannes connaît des délais plus longs, autour de 96 jours, alors que Metz séduit davantage, avec seulement 50 jours en moyenne. À Toulouse, il faut patienter 72 jours, tandis qu'à Nice, où les prix ont chuté de 2 %, la vente se conclut en 83 jours.
Des évolutions régionales contrastées
En Normandie, l'amélioration est homogène. Caen affiche désormais 59 jours contre 67 début janvier, Rouen passe à 63 jours contre 65, et Le Havre réduit son délai à 63 jours contre 70 précédemment. Dans les Pays-de-la-Loire, Nantes et Saint-Nazaire suivent une trajectoire similaire : respectivement 81 et 97 jours, en recul notable par rapport au début d'année. Seule la ville du Mans se démarque avec une augmentation de neuf jours, atteignant 81 jours.
En Bretagne, la tendance se montre plus contrastée. Rennes profite d'une légère baisse des délais de six jours, atteignant aujourd'hui environ 84 jours pour vendre un bien. Brest rencontre davantage de difficultés, passant de 61 jours en début d'année à 74 actuellement. Même situation à Quimper, où le délai moyen passe de 42 à 46 jours.
Ces écarts illustrent bien la reprise encore inégale du marché immobilier français en 2025, où les vendeurs doivent toujours s'adapter rapidement pour réussir leur transaction.

La rédaction d'Assurland