La taxe foncière, impôt incontournable pour les propriétaires, connaît une hausse constante depuis plusieurs années. En 2024, cette tendance se confirme avec une augmentation moyenne de 4,9 % dans les 200 plus grandes villes de France. Les propriétaires sont de plus en plus nombreux à dénoncer une pression fiscale difficile à supporter, alors que des hausses massives sont observées dans certaines communes.
Une hausse généralisée, mais inégale
Selon une étude de l'Union nationale des propriétaires immobiliers (UNPI), la taxe foncière a augmenté de 32,9 % en moyenne entre 2013 et 2023. Certaines villes affichent des taux bien plus élevés. En tête, Nice a vu sa taxe foncière augmenter de 21,7 % en 2024, en grande partie à cause de l'augmentation du taux communal et d'autres taxes locales. La ville de Saint-Priest n'est pas loin derrière avec une hausse de 20,9 %, tandis que Saint-Étienne, Nancy et Annecy suivent avec des hausses respectives de 18,5 %, 17,7 % et 17,5 %.
La hausse observée en 2024 reste toutefois inférieure à celle de l'année précédente, qui atteignait 9,3 %. En effet, moins de communes ont augmenté leurs taux cette année (23 contre 35 en 2023), selon l'UNPI. Toutefois, l'inflation persistante et la disparition progressive de la taxe d'habitation sur les résidences principales poussent de nombreuses communes à revoir à la hausse leur taxe foncière pour compenser le manque à gagner.
Les valeurs locatives au cœur de l'augmentation
Une des principales raisons de cette flambée est l'augmentation des valeurs locatives, qui servent de base au calcul de la taxe foncière. En cinq ans, ces valeurs ont progressé de 14,8 % en moyenne. "Trois quarts de la hausse de la taxe foncière entre 2018 et 2023 sont dus à la revalorisation des valeurs locatives", souligne l'UNPI. Ce mécanisme, destiné à suivre l'inflation, pèse lourd sur les finances des propriétaires.
En parallèle, les taxes additionnelles se sont multipliées. La taxe pour la gestion des milieux aquatiques et la prévention des inondations (GEMAPI), par exemple, est désormais appliquée dans 74 % des villes, contre seulement 34 % en 2018. Des projets spécifiques, comme l'extension de la ligne à grande vitesse Bordeaux-Toulouse, ajoutent encore des coûts pour les propriétaires dans les communes concernées.
Des propriétaires sous pression
La hausse de la taxe foncière, combinée à la multiplication des prélèvements annexes, commence à peser lourd sur les propriétaires. "L'augmentation de la taxe foncière contribue à paupériser les propriétaires car tout s'accumule", déplore Sylvain Grataloup, président de l'UNPI. "Quand on fait le crédit et le débit, il ne reste plus rien." L'UNPI a calculé que sur 12 000 euros de revenus locatifs, 10 000 euros partent en dépenses diverses, dont la taxe foncière.
Face à cette situation, l'UNPI propose que les propriétaires bailleurs puissent répercuter une partie de cette taxe sur les locataires, estimant que ceux-ci bénéficient également des services publics financés par cet impôt. Une proposition qui risque toutefois de susciter de vifs débats.

La rédaction d'Assurland