La question des loyers impayés est devenue une source de préoccupation majeure pour les propriétaires bailleurs en France. Afin de remédier à cette problématique, la députée Annaïg Le Meur propose une solution novatrice : faire souscrire les garanties des loyers impayés (GLI) par les locataires plutôt que par les propriétaires. Cette proposition vise à alléger le fardeau des bailleurs tout en renforçant la responsabilisation des locataires. 

Une crainte grandissante chez les propriétaires bailleurs

La pression fiscale croissante, l'interdiction des passoires thermiques et l'encadrement des loyers sont autant de défis auxquels sont confrontés les propriétaires. Mais c'est la crainte des loyers impayés qui demeure la plus persistante. Selon la députée Annaïg Le Meur, qui a pris la parole lors du congrès de la Fédération nationale de l'immobilier (Fnaim) le 10 décembre, cette peur est omniprésente dans la tête des bailleurs. Ceux-ci sont de plus en plus nombreux à redouter que leur locataire ne paye pas son loyer. Selon un sondage IFOP, 55 % des bailleurs déclarent avoir déjà subi des impayés de loyers, ce qui renforce leur réticence à louer.

Les garanties loyers impayés (GLI), bien qu'utiles, représentent un coût non négligeable pour les propriétaires. En moyenne, cette assurance revient entre 2,5 % et 5 % du loyer annuel. Par exemple, pour un loyer mensuel de 500 euros, le coût annuel de la GLI pourrait atteindre 180 euros. Mais, face à cette dépense récurrente, Annaïg Le Meur propose une nouvelle solution : inverser la charge de la garantie en la faisant souscrire par les locataires eux-mêmes.

Une proposition pour responsabiliser les locataires

"Pourquoi est-ce au propriétaire de souscrire ce type de garantie, alors que c'est le locataire qui risque de ne pas payer son loyer ?" interroge Annaïg Le Meur. Cette inversion des rôles aurait, selon elle, deux avantages majeurs. D'abord, cela allégerait les propriétaires d'une dépense importante. Ensuite, en faisant peser la responsabilité sur les locataires, ces derniers seraient incités à mieux gérer leurs finances pour ne pas compromettre leur capacité à louer un logement.

Cette approche pourrait également faciliter l'acceptation des dossiers de location. Un locataire avec une GLI en place, prouvant sa solvabilité, aurait plus de chances de convaincre un propriétaire de lui louer son bien. Le suivi des paiements deviendrait ainsi plus efficace, et les impayés seraient mieux traqués.

La souscription des garanties loyers impayés par les locataires : une réalité en marche

Bien que cette proposition de loi soit encore en phase d'exploration, des acteurs privés ont déjà pris les devants. Des entreprises comme SmartGarant proposent depuis plusieurs années des solutions de garantie loyers impayés à destination des locataires. En moyenne, ce service coûte 3,9 % du loyer annuel, ce qui représente un tarif accessible pour de nombreux locataires, avec des abonnements débutant à 15 euros par mois.

"Nous vérifions que les locataires sont solvables, qu'ils n'ont pas d'impayés et que leur situation sur le territoire est légale, sans dévoiler ces informations au propriétaire", précise Thomas Neuraz, cofondateur de SmartGarant. L'objectif est de proposer une solution plus fluide pour éviter les tensions entre locataires et propriétaires, tout en assurant aux bailleurs une sécurité financière.

Malgré l'existence de ces solutions, l'option de faire souscrire cette garantie directement par les locataires n'est pas encore répandue en France. Il reste donc à voir si cette idée séduira les législateurs et les acteurs du marché immobilier. 



Assurland vous aide à mieux comprendre
l'assurance habitation


Articles les plus récents