Depuis le 1ᵉʳ janvier 2025, les logements classés G au diagnostic de performance énergétique (DPE) sont interdits à la location. Cette mesure, issue de la loi Climat et Résilience, vise à réduire les passoires thermiques et à améliorer la qualité énergétique du parc immobilier français. Cependant, cette réglementation suscite inquiétudes et incompréhensions chez les propriétaires bailleurs, dont beaucoup peinent à s'adapter.

Une mesure stricte et coûteuse

Les propriétaires de logements classés G, considérés comme "indécents" par la loi, doivent impérativement réaliser des travaux de rénovation énergétique avant de proposer leur bien à la location. Pourtant, le coût de ces rénovations, estimé à environ 20 000 euros en moyenne après subventions, freine nombre d'entre eux.
Une récente étude du réseau immobilier Guy Hoquet révèle que 27 % des propriétaires préfèrent continuer à louer leur bien sans réaliser les travaux, au mépris de la loi. Par ailleurs, 40 % envisagent de vendre leur logement pour éviter ces contraintes, tandis que 7 % projettent de laisser leur bien inoccupé.

Manque d'information et risque d'amende

Outre le coût des rénovations, le manque de communication autour de cette mesure est pointé du doigt. Selon la même étude, 40 % des propriétaires disent ne pas être bien informés sur leurs obligations, et 10 % n'ont aucune connaissance des règles en vigueur. Au total, ce n'est pas moins d'un propriétaire sur deux qui manque d'informations sur cette obligation. Cette méconnaissance peut avoir des conséquences financières importantes : les propriétaires ne respectant pas cette mesure risquent une amende de 3 000 euros.

Quels impacts sur le marché locatif ?

Cette nouvelle réglementation pourrait également aggraver la tension sur le marché locatif. Certains propriétaires, dépassés par ces exigences, retirent leurs biens du parc locatif légal pour les louer à des connaissances, générant un "marché sous le manteau". D'autres envisagent de vendre leurs biens, ce qui pourrait accroître l'offre sur le marché immobilier, mais pas nécessairement dans des conditions favorables.

Les propriétaires soulignent par ailleurs une inégalité dans l'application de la loi : les occupants de logements G, eux, ne sont pas contraints de réaliser ces travaux, bien qu'ils subissent les mêmes conditions de vie.

Avec près de 2 millions de résidences principales classées G en France, dont 812 000 en location, cette interdiction marque une étape clé dans la lutte contre les passoires thermiques. Cependant, la complexité des travaux, le coût élevé et le flou autour de certaines solutions techniques compliquent la tâche des propriétaires. Alors que l'interdiction s'étendra aux logements classés F en 2028 et E en 2034, une chose est sûre : l'accompagnement et l'information des bailleurs seront essentiels pour réussir cette transition énergétique.



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